Contexte et naissance du projet

CambodgeContexte

Le régime des Khmers Rouges a dévasté le système éducatif cambodgien. On estime, qu’à la fin de ce régime, le corps enseignant avait diminué de 75 à 80 %. Les enseignants ont été assassinés, sont morts d’épuisement au travail ou, ont quitté le pays. Plus de la moitié des manuels scolaires ont été détruits. Le faible niveau de qualification des enseignants, la fuite d’une grande partie de la population instruite et la pénurie d’installations adéquates, ont été un frein important à cette reconstruction. Les cours étaient dispensés dans des cabanes en terre battue ou simplement à l’extérieur, sous les arbres. La corruption généralisée, le népotisme et le favoritisme, ont également ralenti de façon significative le développement du système éducatif. Il ressort des enquêtes du Ministère de la Jeunesse et des Sports faites en 2000 que, 63 % de la population adulte du Cambodge, soit 6,5 millions de personnes, sont encore analphabètes. Bien que la question de l’éducation soit devenue prioritaire pour le gouvernement qui, a débloqué des fonds pour développer l’accès à l’éducation, les moyens financiers restent très en deçà de ce qui serait nécessaire. La possibilité de poursuivre une scolarisation jusqu’à la 9e année (fin du secondaire) est très limitée. Une forme de disparité importante est liée au sexe. Les filles sont moins scolarisées avec un taux d’analphabétisation plus important et un accès à l’éducation et à l’emploi plus faible que les garçons. 45 % des femmes sont analphabètes et seules 16 % des filles poursuivent un cursus dans le secondaire (grades 7 à 9). Cette discrimination liée au sexe a deux origines : le coût de la scolarisation et des raisons d’ordre sociétal et culturel à l’égard des genres. Dans les zones rurales comme le district de Kong Pisey, environ 75% des enfants de moins de 15 ans vont à la capitale pour trouver du travail. Ils rejoignent principalement les usines de textile pour satisfaire aux besoins financiers de leur famille. En raison de cela, environ 65% des élèves abandonnent l’école vers 9 ans et 35% des enfants ne reçoivent  aucune éducation.

Naissance du projet

Sareth et les enfantsC’est au cours d’un voyage dans le Sud-Est asiatique en 2010, que Nicolas Voisin a rencontré Sareth Brak, enseignant auprès d’une petite congrégation au Cambodge. Conscient de l’importance d’éduquer les populations, Sareth Brak a crée une ONG « Raise and Support the Poor » et développé plusieurs projets centrés sur l’accès à l’éducation des enfants des villages les plus reculés au Cambodge. Après la visite de ce dernier à Paris, Enfance en Suspens a décidé de retourner au Cambodge pour identifier les besoins en terme d’éducation dans le district de Kong Pissey. C’est lors de ce deuxième voyage que le projet Toul Khpous 2014 a vu le jour.